Alors que j’étudiais le livre de Ruth ces derniers temps, j’ai fait le lien entre son histoire et notre époque et j’aimerais partager ces réflexions avec vous.
La plupart d’entre vous connaissent probablement cette histoire :
Le Livre s’ouvre sur une famille qui, à cause d’une famine, s’est rendue de Bethléem au pays de Moab.
Mais au cours de leur séjour à Moab, le mari de Noémi est décédé. Plus tard, les deux fils sont également décédés et l’épouse, Naomi, se retrouve sans rien, à l’exception de ses deux belles-filles.
À l’époque, être une veuve (âgée) était une situation désespérée, comme c’est encore le cas aujourd’hui dans certains pays du monde.
Elle a donc décidé de retourner à Bethléem, au moins pour survivre. Elle a renvoyé ses deux belles-filles, « vers leur peuple et leurs dieux ». Mais Ruth a refusé.
En lisant la suite, j’ai été touchée par l’attitude de Ruth et je voudrais vous montrer pourquoi :
Ruth a été victime des circonstances. Elle était là, heureuse en mariage avec l’homme qu’elle aimait et soudain, il est mort – et sa belle-mère, son lien unique avec cet homme a décidé de retourner dans son pays. Il y a sûrement eu du deuil et même du dessaroi dans sa vie. Non seulement elle a dû pleurer la mort de son mari, mais aussi le changement radical de son avenir, de leurs espoirs et de leurs rêves.
Il y avait le désir de protection et d’appartenance. Nous pouvons imaginer que la peur et le fait d’être dépassée par toute cette incertitude de sa vie faisaient partie de son état réel.
Beaucoup d’entre nous peuvent s’identifier. Nous vivons un changement radical de nos projets d’avenir. Qu’en est-il des vacances prévues ? Un mariage tant espéré ou une conférence tant attendue ? Qu’en est-il de la sécurité d’un revenu stable, de la prévisibilité de ce que sera demain ?
Beaucoup d’entre nous ont littéralement dû mourir pour quelque chose qui était très vivant il y a quelques semaines seulement.
D’autres d’entre vous ont eu des proches qui sont morts subitement au cours des deux dernières semaines, vous laissant avec un profond chagrin, de la douleur, de la colère et bien d’autres émotions.
Ruth sait ce qu’on ressent.
Cependant, elle fait preuve d’une étonnante fermeté dans tout cela, en fait, elle l’a dit à sa belle-mère :
« …N’insiste pas pour que je te quitte et que je me détourne de ta route ; partout où tu iras, j’irai ; où tu t’installeras, je m’installerai ; ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu. Là où tu mourras, je mourrai aussi et j’y serai enterrée… » (Ruth 1:16,17)
Au fil de l’histoire, nous voyons son audace et son courage au milieu de la réalité qu’elle était maintenant
1. une étrangère ;
2. une femme
3. une veuve et donc dans une position très vulnérable dans cette culture.
Dans Ruth 2: 2, nous pouvons lire que Ruth a dit à Noémi :
« Permets-moi d’aller aux champs ramasser des épis laissés par les moissonneurs. J’irai derrière celui qui m’accueillera aimablement ».
Plus tard, dans les versets 7 et 17, nous lisons qu’elle glanait depuis le matin jusqu’au soir. Et dès ce premier jour, elle a bénéficié de la grâce, de la faveur et de la protection de Boaz, qui se trouvait être le propriétaire du champ où elle glanait – et qui était aussi un parent proche de la famille de Noémi.
Il avait entendu parler de son attitude. En fait, il lui dit :
« On m’a bien raconté tout ce que tu as fait pour ta belle-mère après la mort de ton mari. Je sais que tu as quitté ton père et ta mère et ton pays natal pour venir vivre chez un peuple que tu ne connaissais pas auparavant. Que l’Eternel te récompense pour ce que tu as fait et que le Dieu d’Israël, sous la protection duquel tu es venue t’abriter, t’accorde une pleine récompense ! » Ruth 2: 11-12
J’aime cette histoire ! Non seulement elle montre la fidélité de Dieu au milieu des circonstances misérables, mais aussi une femme qui, malgré son chagrin, sa douleur et sa peur, prend de très bonnes décisions. Au lieu de tomber dans l’empathie et le désespoir, au lieu de se laisser aller à la peur de l’incertitude qui se trouve être sa situation à cause de ses circonstances, elle n’avait pas le pouvoir de changer ou même d’influencer. Elle trouve en fait un protecteur, un homme extraordinaire et bon qui prend soin d’elle et l’aime – et à long terme devient l’arrière grand-mère du roi David et finalement Jésus descend de cette lignée familiale !
Comment Ruth, une jeune femme qui pleure encore la perte de son mari, a-t-elle pu agir avec autant d’audace et de courage, d’intégrité et de fidélité ?
Il y a quelque temps, j’ai écrit un article sur le thème du cercle d’influence et du cercle de préoccupation, tiré du livre sur les familles de Stephen Covey. 1